unité des rangs et actions héroïques ancrées dans la mémoire nationale
La Bataille de Sidi Abderrahmane : Un Élan de Courage et de Sacrifice
La bataille de Sidi Abderrahmane, qui s’est déroulée le 10 juin 1958 dans la wilaya de Chlef, demeure l’un des moments clés de la Guerre de libération nationale algérienne. Cette bataille a illustré l’unité des moudjahidine et a mis en lumière les sacrifices réalisés par le peuple face à un colonisateur féroce. La lutte pour l’indépendance a pris une forme spectaculaire sur les hauteurs boisées de Sidi Abderrahmane, où les guerriers de la 2e katiba, de la wilaya historique V, et ceux de la katiba El-Hamidia, de la wilaya IV, ont fait preuve d’un courage exceptionnel.
L’historien Mohamed Azza souligne que cette bataille a été le fruit d’une coordination remarquable entre les différentes unités de moudjahidine. Grâce à cette unité, ces derniers ont pu gérer la bataille efficacement et infliger une défaite surprenante à des forces coloniales supérieures en nombre et en équipement. Envoi de renforts depuis des villes voisines comme Mostaganem et Cherchell, les officiers français cherchaient à encercler les moudjahidine commandés par Si El Menouer et Si Othmane. Dans ce contexte difficile, les moudjahidine ont démontré une bravoure sans pareille.
Mohamed Bachouchi, président de l’Académie de la Mémoire algérienne à Chlef, décrit la bataille comme l’une des plus marquantes de l’histoire algérienne. Près de 300 moudjahidine ont combattu contre des forces coloniales lourdement armées, soutenues par des bombardements aériens et navals. Malgré ces conditions hostiles, les moudjahidine ont exposé une cohésion exemplaire et une astuce tactique qui leur a permis d’éviter les frappes aériennes.
Alors que les forces coloniales avançaient pour encercler les moudjahidine, ces derniers ont réparti leurs troupes en petits groupes, prenant l’initiative d’attaquer de plusieurs directions. La bataille a commencé vers 11 heures du matin et a duré jusqu’à minuit, se soldant par des bombardements intenses. Les rapports indiquent que la bataille a coûté la vie à 160 soldats français, tandis que 70 armes ont été récupérées par les moudjahidine. Cependant, cette victoire n’est pas sans coût. De nombreux moudjahidine ont perdu la vie, y compris le commandant Si Othmane.
Chaque année, pour commémorer cette bataille, des cérémonies sont organisées. La direction des moudjahidine, en partenariat avec des universités locales et des familles de héros, met un point d’honneur à préserver la mémoire de ces événements cruciaux. Cela permet de rappeler le sacrifice des martyrs et de célébrer le courage inébranlable des moudjahidine.
Ainsi, la bataille de Sidi Abderrahmane est bien plus qu’un simple affrontement militaire ; elle est un symbole de la résistance algérienne et un testament du désir inébranlable du peuple algérien pour la liberté et l’indépendance. La mémoire collective continue d’honorer ces héros au sein de la société algérienne, leur offrant la place qu’ils méritent dans le panthéon de l’histoire nationale.
