Une ONG condamne « fermement » le mépris flagrant d’une société française pour le droit international au Sahara occidental occupé
Titre : Engie et le Controverse de sa Production Électrique au Sahara Occidental
L’Observatoire international Western Sahara Resource Watch (WSRW) a récemment exprimé sa ferme condamnation concernant l’attitude de la multinationale française Engie, qu’elle accuse de mépriser le droit international dans le cadre de ses opérations au Sahara Occidental. Dans un communiqué publié mercredi, l’ONG souligne qu’Engie continue de produire illégalement de l’électricité dans cette région, occupée militairement par le Maroc.
La production électrique d’Engie sert le secteur agricole de Dakhla, une ville du Sahara Occidental, où des produits tels que les tomates et les melons, principalement exportés vers l’Union européenne, sont cultivés. WSRW rappelle que les activités liées à ces produits sont soumises à des décisions de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Cette cour a, à plusieurs reprises, affirmé que l’accord commercial entre l’UE et le Maroc, qui accorde des préférences tarifaires pour les produits agricoles, ne s’applique pas au territoire du Sahara Occidental, en l’absence de l’accord de son peuple.
Dans sa décision la plus récente, rendue le 4 octobre 2024, la CJUE a jugé que cet accord commercial viole les principes du droit international, en particulier le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. WSRW insiste sur le fait que l’accord, qui permet l’importation de produits agricoles en provenance de Dakhla, est illégal sur cette base.
C’est la deuxième fois en moins de dix jours que WSRW critique Engie pour son implication dans des projets controversés au Sahara Occidental. Auparavant, l’ONG avait mis en garde contre une initiative visant à produire de l’hydrogène vert dans ce territoire non autonome, qui est toujours en attente de décolonisation. Engie est active dans divers secteurs de cette région, ce qui suscite des préoccupations concernant son soutien à l’occupation marocaine.
Sara Eyckmans, coordinatrice de WSRW, a déclaré : "Nous condamnons fermement le soutien apparent d’Engie à l’occupation marocaine du Sahara Occidental, tant par ses actions que par ses déclarations." Elle a ajouté que, dans un contexte où le droit international est soumis à une pression accrue, le comportement d’Engie doit être remis en question.
Ainsi, les activités d’Engie au Sahara Occidental soulignent un dilemme éthique et juridique majeur. Les violations de droit international, comme définies par les décisions de la CJUE, pourraient engager la responsabilité de cette entreprise dans le cadre de l’exploitation des ressources de territoires en conflit.
La pression internationale sur Engie semble destinée à croître, alors que l’ONG continue de mobiliser l’attention sur les droits du peuple sahraoui, qui réclame son autodétermination. La situation au Sahara Occidental reste tendue et complexe, avec des enjeux économiques et politiques qui continuent d’alimenter le débat sur le droit à l’autodétermination et l’exploitation des ressources naturelles.
Il est essentiel que les entreprises, telles qu’Engie, remplissent leurs responsabilités éthiques et légales en cessant toute activité qui pourrait être perçue comme un soutien à des régimes d’occupation. L’ONG WSRW s’engage à poursuivre ses efforts pour dénoncer les violations du droit international et défendre les droits des populations sahraouies, en appelant à une prise de conscience plus large de la situation dans cette région.
En conclusion, la situation au Sahara Occidental est un cas emblématique des tensions entre l’exploitation économique et le respect des droits humains et du droit international. L’appel de WSRW à ladite entreprise française pourrait engendrer un changement dans les pratiques commerciales et inciter d’autres multinationales à examiner la légitimité de leurs opérations dans des contextes similaires. Le respect des droits du peuple sahraoui par les entreprises est crucial pour l’avenir de la région et pour la promotion de la justice et de la paix.