Un instant de connexion entre les générations

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un moment de communion entre les générations

La Spiritualité Collective d’Oran pendant le Ramadhan

Chaque soir du mois sacré de Ramadhan, Oran se transforme en une ville vibrante, illuminée par la lumière des mosquées et imprégnée d’une atmosphère spirituelle unique. Les rues se remplissent de fidèles se rendant à la prière de Tarawih, un moment sacré où les musulmans se rassemblent pour effectuer des prières surérogatoires après avoir rompu leur jeûne. Cette expérience est empreinte d’une forte dimension communautaire, consolidant les liens intergénérationnels.

Dans le quartier de Haï Khemisti, avant la prière de l’Icha, les ruelles habituellement calmes se garnissent de familles. Nadia, une mère de famille, se rend à la mosquée "Saâd Ibn Abi Waqas" avec sa belle-mère et ses deux jeunes filles, malgré les efforts consacrés à la préparation de l’Iftar. Pour elle, ne pas manquer les prières surérogatoires est une priorité. Elle guide sa belle-mère, qui a perdu une certaine autonomie, tout en tenant la main de sa fille de quatre ans et surveillant sa fille de sept ans. Cette marche lente mais déterminée illustre le respect des traditions familiales, même à travers les générations.

À la mosquée, l’atmosphère se transforme. Dès la fin de l’Iftar, les familles se regroupent, marchant ensemble vers les lieux de prière, créant ainsi une véritable procession. Ce tableau est enrichi par la diversité des personnes présentes : enfants, parents, et grands-parents, tous vêtus de manière respectueuse, entrent dans la mosquée avec une ferveur palpable. À l’intérieur, un silence respectueux s’installe alors que les fidèles prennent place pour la prière de l’Icha, suivie par celle des Tarawih. Les murs ornés de calligraphies coraniques ajoutent à la beauté spirituelle de cet espace sacré.

L’imam, avec sa voix profonde, guide la prière avec un rythme structuré, permettant à chaque fidèle de suivre les mouvements avec concentration. Le chant des versets coraniques se mêle aux battements de cœur de ceux présents. Une image touchante se dessine : des enfants apprenant les gestes et incantations de leurs parents, tandis que les aînés prient avec une sérénité que leur expérience apporte.

En effet, pour de nombreuses familles oranaises, la prière de Tarawih va au-delà de l’aspect religieux ; elle représente un rituel familial essentiel. Mohamed, un père de famille, évoque cette période comme une opportunité pour rassembler les générations. Il souligne que ses enfants, bien qu’encore jeunes, comprennent l’importance de ce mois sacré et participent avec enthousiasme. Khaled, 25 ans, partage également son expérience de prier avec sa famille, affirmant que cela rapproche les gens, renforce la foi et honore l’héritage de ses parents.

Fatima, une grand-mère de 70 ans, exprime sa joie de voir sa famille rassemblée. Pour elle, la prière de Tarawih est un moment sacré d’adoration, mais également d’émotion et de transmission des valeurs familiales. Ces témoignages révèlent à quel point cette pratique est cruciale pour perpétuer des traditions et des valeurs essentielles.

À Oran, la prière de Tarawih s’érige donc en véritable passerelle intergénérationnelle, renforçant le lien entre les aînés et les plus jeunes. Cela démontre non seulement l’importance des rituels spirituels, mais aussi leur rôle central dans la vie familiale. Ce cadre de partage et de spiritualité, intensifié par la présence de diverses générations, incarne l’essence même de la communauté oranaise pendant le mois de Ramadhan.

En Conclusion

La prière des Tarawih à Oran est bien plus qu’une simple obligation religieuse ; elle devient le reflet d’une culture familiale qui unit et renforce les liens entre les générations. À travers cette pratique collective, les familles oranaises redécouvrent non seulement leur foi, mais aussi l’importance des échanges intergénérationnels dans le cadre d’une société riche de traditions.

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