L’insurrection des Ouled Sidi Cheikh : un tournant crucial dans la lutte populaire contre le colonialisme français.

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l’insurrection des Ouled Sidi Cheikh, étape charnière de la résistance populaire contre le colonisateur français

L’insurrection des Ouled Sidi Cheikh est un épisode emblématique de la résistance algérienne contre la colonisation française, émergeant d’El Bayadh avant de se propager dans d’autres régions de l’Ouest et du Sud-Ouest. Cette révolte s’articule autour de figures historiques marquantes telles que Slimane Benhamza et Cheikh Bouâmama, illustrant la durabilité et la résistance du peuple algérien face à l’occupation.

La bataille d’Aouina Boubakar, qui a eu lieu le 8 avril 1864, est l’une des premières confrontations majeures de cette insurrection. Elle a été orchestrée par les descendants de Sidi Cheikh, un saint local et héros de la lutte contre l’occupant espagnol. C’est sous la direction de Slimane Benhamza, qui a proclamé le djihad contre les Français, que la résistance a réellement pris son essor, réunissant les tribus locales sous une cause commune.

L’insurrection a commencé avec une attaque surprise contre un camp militaire français, qui a causé de lourdes pertes chez les officiers français, y compris le colonel Beauprêtre. Bien que Slimane Benhamza ait trouvé la mort au combat, la flamme de la résistance a été maintenue par son cousin Si Mohamed Benhamza et d’autres leaders tribaux. Les Ouled Sidi Cheikh ont continué le combat, réalisant plusieurs batailles importantes contre les troupes françaises, dont celles de Hassi Benhattab et Stitene.

Entre 1867 et 1881, la résistance a connu une seconde phase, caractérisée par le leadership de Si Kaddour Benhamza, après la mort de Si Ahmed Benhamza. Ce dernier a réorganisé les forces de résistance et a remporté des victoires, notamment à Gara El Ghachoua et à Makoura. Son engagement a été crucial pour maintenir la lutte contre l’occupant.

La résistance a trouvé un nouvel élan avec Cheikh Bouâmama, qui a pris la relève en 1881. Ce leader, également connu sous le nom d’El Arbi El Bouchikhi El Bekri, a prolongé le combat jusqu’à sa mort en 1908. Sa lutte a connu un épisode marquant avec la bataille de Tazina, durant laquelle environ 2 300 Moudjahidine se sont joints à la résistance. Malgré les succès militaires des résistants, les représailles de l’armée coloniale française ont été sévères, avec des massacres à El Abiodh Sidi Cheikh et la destruction de la zaouïa de Sidi Cheikh.

Les autorités coloniales ont tenté d’anéantir le mouvement en infligeant des atrocités sur les populations locales, y compris en exhumant les restes des saints locaux et en saccageant les lieux de culte. Ces actions visaient à briser la résistance morale et spirituelle du peuple algérien.

En résumé, l’insurrection des Ouled Sidi Cheikh représente non seulement une sérieuse tentative de résistance contre l’oppression française, mais aussi un mouvement continu et collectif qui a rassemblé plusieurs générations et tribus. Ce mouvement historique est un témoignage de la volonté indéfectible du peuple algérien de défendre sa terre et ses valeurs culturelles face à la colonisation. Les batailles et les sacrifices des figures comme Slimane Benhamza, Si Mohamed Benhamza, Si Kaddour Benhamza et Cheikh Bouâmama demeurent gravés dans la mémoire nationale comme des symboles de courage et de détermination.

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