Le soufisme en Algérie a eu un grand impact dans l’immunisation de la société
Impact du Soufisme en Algérie : Conférence à Oran
Lors d’une conférence tenue à Oran, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, a souligné l’importance du soufisme dans la protection des valeurs spirituelles de la société algérienne et la cellule familiale. Cette rencontre marquait l’ouverture du 17e Colloque des Dourouss Mohammadia organisé par la zaouïa Belkaidia El-Hebria, avec le thème cette année : "Le soufisme, essence de la religion et étape de l’Ihsan".
Belmehdi a mis en avant le rôle équilibré du soufisme algérien, qui allie la charia à la vérité et la science à la purification. Il a affirmé que cette pratique mystique contribue de manière significative à contrer les menaces pesant sur les valeurs spirituelles, notamment celles véhiculées par des idées toxiques et des thèses destructrices qui visent à fragiliser la cellule familiale.
Le ministre a également rendu hommage à l’héritage des savants algériens, évoquant l’imam Mohamed Ben Abdel Karim El Meghili pour son engagement dans la résistance face aux Croisades et à l’occupation étrangère. Il a cité d’autres figures historiques, telles que Sidi Boumediene El-Ghaouthi, l’Emir Abdelkader Benmahieddine, et le cheikh Bouâmama, qui ont tous joué un rôle crucial dans la lutte pour défendre les valeurs algériennes.
L’intervention de Belmehdi a également souligné l’importance du soufisme en tant que mouvement de résistance culturelle et spirituelle. Selon lui, il permet de renouer les musulmans avec leurs racines profondes tout en affirmant que la modernisation ne devrait pas conduire à une assimilation occidentale et que l’ouverture sur le monde ne doit pas signifier renoncer à ses propres valeurs.
La cérémonie a été marquée par la présence de plusieurs personnalités, dont Samir Chibani, wali d’Oran, et le cheikh de la zaouïa, Sidi Mohamed Nourredine Belkaïd. La zaouïa Belkaidia El-Hebria, où se tient l’événement, est un centre important pour la transmission de la connaissance islamique, situé à Sidi Maarouf à l’est d’Oran.
Cette édition du colloque réunit plusieurs savants et théologiens provenant principalement d’Algérie, mais également d’autres pays musulmans, tels que l’Égypte, le Liban, la Turquie, la Jordanie et le Soudan. Les discussions et conférences aborderont divers sujets en lien avec le thème principal, et se poursuivront jusqu’au 21 mars. Les thèmes incluent des explorations de la charia et de la vérité, des bases de la science soufie, le rôle de l’école Chadhlia dans le soufisme, ainsi que l’influence des maîtres de la famille du Prophète.
D’autres sessions seront consacrées à l’impact de la purification soufie sur l’éducation du cœur et la construction de l’individu, aux différentes voies soufies en Algérie, ainsi qu’à l’analyse d’ouvrages fondamentaux des maîtres soufis. Les participants auront également l’occasion de débattre sur le rôle des maîtres soufis dans l’enrichissement des sciences islamiques à travers les différentes écoles de pensée.
Chaque intervention sera réalisée après les prières d’El Asr et des Tarawih, et des séances scientifiques permettront d’échanger entre conférenciers et étudiants. La zaouïa Belkaidia est responsable de l’enseignement du Coran, de la charia, et du fikh islamique et joue donc un rôle primordial dans le développement spirituel et intellectuel des participants.
En somme, la mise en avant du soufisme comme facteur de cohésion sociale, de préservation culturelle et de résistance face aux défis contemporains semble être au cœur des préoccupations des figures religieuses algériennes. Le colloque vise non seulement à se pencher sur le passé, mais également à établir un dialogue sur les perspectives futures de cette tradition spirituelle au sein d’une société en mutation.