des députés et sénateurs appellent leur gouvernement à respecter le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination
Madrid: Députés et sénateurs espagnols plaident pour le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui
Récemment, lors d’une séance devant le Sénat et la Commission des affaires étrangères du Congrès, des parlementaires espagnols ont interpellé le gouvernement sur la situation au Sahara occidental, en insistant sur la responsabilité historique de l’Espagne en tant qu’ancienne puissance occupante. Ce fait a été mis en avant par le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, qui était présent lors de cette comparution.
Le sénateur du Parti nationaliste basque (EAJ), Luke Uribe-Etxebarria Apalategi, a fait part de sa préoccupation face au changement radical de la position du gouvernement espagnol concernant le Sahara occidental. Il a expliqué comment ce revirement alignait l’Espagne avec la position marocaine, et éloignait ainsi le pays d’une solution respectant les droits du peuple sahraoui, comme le stipule la Charte des Nations Unies. Uribe-Etxebarria a également condamné l’abandon du peuple sahraoui et a insisté sur son droit à la liberté, à la paix et à l’harmonie avec ses voisins.
Il a fait valoir que maintenir de bonnes relations avec le Maroc ne devait pas se faire aux dépens des droits sahraouis et a plaidé pour une approche européenne pour résoudre ce conflit.
De son côté, Carlos Floriano, porte-parole du Parti populaire (PP), a critiqué la "stratégie d’action extérieure" du gouvernement, la qualifiant de soumission au Maroc. Il a dénoncé la décision du gouvernement d’éloigner l’Espagne de sa position traditionnelle, suggérant que cette action était “terrible”. Floriano a également rappelé des déclarations d’Albares indiquant qu’il avait agi contre le droit international, soulignant que l’Espagne devait défendre une politique étrangère fondée sur les règles, et non sur des intérêts individuels.
Jon Inarritu Garcia, représentant du parti Euskal Herria Bildu, a également fait écho à ces préoccupations en affirmant que les relations entre l’Espagne et le Maroc ne devraient pas conduire à l’abandon du Sahara occidental. Il a conseillé au gouvernement de tenir compte des mandats du Parlement pour revenir sur ce changement de cap, qu’il a qualifié d’erreur.
Ces interventions soulignent le fossé croissant entre la position officielle de l’Espagne et les attentes de nombreux parlementaires concernant le soutien de leur pays au peuple sahraoui. Ces discussions font écho à la volonté persistante de défendre les droits humains et l’autodétermination, tout en naviguant dans des relations complexes avec le Maroc.
