le PPP, catalyseur pour renforcer l’outil national de réalisation
Le partenariat public-privé (PPP) émerge comme un modèle de financement et de gestion essentiel pour le développement des infrastructures socio-économiques en Algérie. Lors de la réunion récente organisée par l’Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP) à Alger, des experts ont souligné l’importance capitale de ce modèle, tout en signalant qu’un projet de loi est actuellement sur le point d’être finalisé pour stimuler l’investissement dans des domaines clés tels que les transports, la santé, et les services publics.
Le PPP permet à des entreprises privées de financer, concevoir, construire, gérer et entretenir des infrastructures publiques, en contrepartie d’une rémunération sur le long terme, tout en maintenant la propriété de l’État sur ces ouvrages. Ce modèle, qui peut s’étendre sur une période allant jusqu’à 30 ans, constitue une opportunité pour alléger le budget de l’État et améliorer la gestion des projets d’infrastructure.
Le directeur général de la Caisse nationale d’équipement pour le développement (CNED), Salim Telidji, a évoqué le fait que l’Algérie a déjà fait usage de cette approche dans les années 2000. Toutefois, une nouvelle législation est attendue pour combler des lacunes juridiques et permettre une plus grande participation du secteur économique dans divers projets d’infrastructure.
La CNED joue un rôle clé sous le ministère des Finances, évaluant les projets d’infrastructure et retravaillant leur coût et leur efficacité. Salim Telidji a insisté sur le fait que, grâce au PPP, l’État pourrait mobiliser des investissements privés, ce qui permettra également d’encourager l’émergence de sociétés nationales fortes, ou « championnes ». Cette nouvelle législation vise à établir un cadre plus clair pour le PPP, en définissant les procédures d’attribution des contrats et les modalités de rémunération.
Un autre intervenant, Boubekeur Aït Abdellah, expert en infrastructures, a souligné l’importance d’un cadre juridique pour rassurer le secteur privé et clarifier les concepts liés à cette pratique. Il a également plaidé en faveur de l’éventualité de développer des guides de bonnes pratiques pour aider les gestionnaires à comprendre et à appliquer le PPP.
Sous le thème « Le rôle de l’entreprise dans l’émergence de l’économie algérienne », le président de l’UNEP, Charaf Eddine Amara, a déclaré que 2025 serait une année charnière pour l’Algérie, avec des ambitions d’atteindre un produit intérieur brut (PIB) de 400 milliards de dollars d’ici 2027. Selon Amara, une économie forte est intrinsèquement liée à la sécurité nationale, car elle contribue à la création d’emplois et à la réduction des inégalités sociales, tout en permettant au pays de mieux faire face aux aléas extérieurs.
Pour concrétiser ces objectifs, l’UNEP a lancé un think tank réunissant des experts et des gestionnaires pour formuler des propositions économiques. Cette structure de réflexion est destinée à renforcer l’intervention de l’UNEP en tant que force de proposition dans la sphère socio-économique nationale.
En résumé, la rencontre à Alger a mis en lumière l’importance du partenariat public-privé dans le développement d’infrastructures essentielles pour l’Algérie, tout en soulignant la nécessité d’un cadre juridique clair pour favoriser l’engagement du secteur privé. Les experts conviennent que le PPP pourrait non seulement soulager le budget de l’État, mais également favoriser l’émergence de nouvelles entreprises nationales grâce à un cadre bien défini. L’engagement des parties prenantes dans cette dynamique est considéré comme crucial pour réaliser les ambitions économiques de l’Algérie sur la scène internationale.