L’Afrique, qui a su résister au colonialisme classique, doit désormais se défendre contre le colonialisme cognitif.

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L’Afrique qui a résisté au colonialisme classique, est aujourd’hui appelée à se prémunir contre le colonialisme cognitif

Résumé des Déclarations de Mme Bakhta Selma Mansouri sur la Désinformation en Afrique

Lors d’un atelier régional à Alger, Mme Bakhta Selma Mansouri, secrétaire d’État chargée des Affaires africaines, a mis en lumière les défis contemporains auxquels l’Afrique est confrontée, notamment le colonialisme cognitif et la désinformation. L’atelier, organisé par le Bureau de l’Afrique du Nord du Comité des services de renseignement et de sécurité d’Afrique (CISSA), aborde les répercussions des fake news sur la sécurité des États.

Mme Mansouri a souligné que, bien que l’Afrique ait historiquement résisté au colonialisme classique et combatte encore le terrorisme, elle doit maintenant faire face à des menaces émergentes telles que la désinformation. Cette nouvelle forme de colonialisme perturbe la stabilité des États et menace la cohésion sociale. Par ailleurs, elle a noté que les menaces non conventionnelles, avec le fléau de la désinformation en tête, sont parmi les défis transfrontaliers majeurs.

L’atelier a été décrit comme pertinent et opportun, favorisant un échange crucial d’expertises entre les services de sécurité africains. Mme Mansouri a averti que la désinformation est devenue une arme qui désagrège les sociétés et influence les décisions gouvernementales. Elle évoque une période où l’information, censée éclairer, est détournée pour manipuler l’opinion publique, sous prétexte de liberté d’expression.

Elle a aussi fait état du ciblage récent des élections africaines par des campagnes de désinformation, qui sapent la confiance des citoyens dans les institutions et engendrent le chaos. Les plateformes numériques sont utilisées pour véhiculer de fausses informations, ce qui est particulièrement inquiétant dans plusieurs pays du Sahel. La Secrétaire d’État a insisté sur l’urgence pour l’Afrique de se protéger contre cette nouvelle forme de colonialisme cognitif, soulignant que la bataille de l’information est vitale pour la souveraineté et la légitimité des États africains.

Elle a identifié trois niveaux d’action pour répondre à ces défis. Le premier est un mécanisme de coordination et de vigilance informationnelle entre les corps de sécurité, qui inclut la création d’un système d’intelligence artificielle dédiés à la détection des fake news, développé par des experts africains. Ce système serait chargé de surveiller les informations en temps réel et de collaborer avec les opérations sécuritaires des divers pays africains.

Le deuxième niveau concerne la mise en place d’un cadre juridique, avec la proposition d’une charte africaine visant à combattre la désinformation, intégrée dans la stratégie de cybersécurité du continent.

Le troisième niveau est axé sur la prévention par l’éducation, via une "nouvelle éducation médiatique" et une sensibilisation à la désinformation dans les établissements scolaires, les universités et dans les médias. Cette approche implique la participation de la société civile, des jeunes et des acteurs culturels pour aider la population à distinguer le vrai du faux.

Enfin, Mme Mansouri a lancé un appel à la collaboration pour bâtir un espace informationnel africain libre, souverain et sûr. En conclusion, elle a mis en avant l’importance de la prise de conscience face aux défis de la désinformation, et a affirmé que ce combat doit être considéré comme une priorité de sécurité nationale pour tous les pays du continent.

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