Colloque à Alger sur le rôle des arts dans la préservation de la Mémoire nationale
Colloque sur le Rôle des Arts dans la Préservation de la Mémoire à Alger
Le mardi à Alger, un colloque a été dédié à la thématique des arts en tant qu’outils de préservation de la mémoire et d’écriture de l’histoire. Cet événement a eu lieu en présence du ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, pour commémorer la Journée nationale de la Mémoire, célébrée le 8 mai chaque année. Cette date est particulièrement significative, marquant le 80e anniversaire des massacres du 8 mai 1945 en Algérie, où plus de 45 000 martyrs ont été tués par la France coloniale, victime d’un des pires crimes contre une population civile qui revendiquait son droit à l’indépendance.
Dans son allocution, M. Ballalou a souligné la nécessité de célébrer cette date et a rappelé que la mémoire nationale est essentielle pour l’identité d’une nation. Il a souligné que la préservation de cette mémoire n’incombe pas uniquement aux historiens, mais également aux artistes, écrivains et créateurs, affirmant que les arts ne doivent pas être perçus comme un luxe, mais comme des vecteurs vivants qui documentent les sacrifices et façonnent la conscience collective.
Le colloque s’est tenu au palais de la Culture Moufdi-Zakaria, avec la participation de nombreuses figures politiques et culturelles, notamment des membres de l’Assemblée populaire nationale, de l’Académie algérienne de la langue arabe et d’organismes de régulation. Les discussions se sont orientées vers plusieurs formes d’art, incluent le théâtre, le cinéma, les beaux-arts et la littérature pour enfants, tout en intégrant des performances poétiques qui ont ajouté une dimension émotionnelle à l’événement.
Ce moment a également été l’occasion de rendre hommage à des intellectuels et artistes, dont le réalisateur de documentaires sur l’histoire et la mémoire, Said Oulmi, et l’ancienne ministre et romancière, Z’hor Ounissi. En réponse à une proposition de M. Oulmi sur l’importance de créer un festival dédié au cinéma de l’histoire et de la mémoire, M. Ballalou a promis de soutenir cette initiative, soulignant son importance pour conserver la mémoire et dénoncer les mensonges liés à l’histoire coloniale.
M. Oulmi a discuté de ses projets de documentaires, notamment une série sur les déportés de Cayenne, qui ont permis aux descendants de ces victimes de retrouver leurs racines et leurs origines. Il a annoncé la visite des descendants en Algérie durant l’été 2025, pour laquelle il prépare un nouveau documentaire intitulé "De l’oubli à la fierté", visant à renforcer l’identité des générations futures face aux traumatismes du passé.
En somme, le colloque a mis en avant le rôle fondamental des arts dans la préservation de la mémoire collective et l’écriture de l’histoire, affirmant que les arts et la culture sont des canaux essentiels pour transmettre et garder vivante la mémoire d’une nation.
