Abdelhamid Bourayou, un parcours au service du patrimoine amazigh
Professeur Abdelhamid Bourayou : Un Pilier de la Recherche sur le Patrimoine Amazigh
Le Professeur Abdelhamid Bourayou, chercheur universitaire à la retraite, a joué un rôle déterminant dans l’étude et la préservation du patrimoine populaire amazigh en Algérie. Son héritage académique, marqué par une passion pour la littérature populaire et un engagement envers la culture amazighe, demeure influent.
Bourayou, originaire de Constantine, a entamé sa carrière d’enseignant à l’université de Tizi-Ouzou après la création de l’établissement en 1977. Sa connexion avec la littérature amazighe a débuté à la fin des années 1970. En 1979, il a été pionnier dans l’introduction de l’enseignement de la littérature populaire pour les étudiants de 3e et 4e année, un module qu’il a dispensé jusqu’en 1992. Sa contribution a été essentielle dans l’encadrement de recherches sur la littérature amazighe, aiguillant de nombreux futurs enseignants vers l’excellence dans le domaine.
En tant que co-fondateur du Département de Langue et Culture Amazighes (DLCA), créé en 1990, Bourayou a élargi ses responsabilités en formant des étudiants dans leurs mémoires et thèses en arabe sur la culture amazighe, une tâche qu’il était souvent le seul à assurer. "Je leur donnais la méthode et ils collectaient la matière dans leurs régions", a déclaré Bourayou, témoignant de sa volonté d’encourager la recherche autonome tout en fournissant un encadrement méthodologique.
Un certain nombre de ses anciens étudiants, tels que Mohamed Djelaoui et Nadia Berdous, s’établissent aujourd’hui comme des chercheurs respectés dans le domaine de la langue et de la culture amazighes. Bourayou s’est également penché sur de nombreux textes du patrimoine amazigh, soulignant que des récits collectés par ses étudiants sont souvent ceux que l’on retrouve dans d’autres cultures. "Ces contes sont importants car ils montrent la contribution des Amazighs à la littérature universelle," a-t-il précisé.
L’une de ses œuvres marquantes inclut l’analyse des "Poèmes kabyles anciens" de Mouloud Mammeri. Bourayou a été témoin de l’héritage commun transmis à travers ces textes, qui résonnent avec ce qu’il a enregistré lors de ses recherches. "Nous sommes une même société avec un patrimoine commun", a-t-il souligné, renforçant l’idée que la culture amazighe, qu’elle soit présentée en arabe dialectal ou en Tamazight, mérite d’être étudiée et valorisée.
Pour Bourayou, l’étude du patrimoine populaire amazigh est cruciale non seulement en tant que composante du patrimoine national, mais aussi en tant qu’élément essentiel à promouvoir et préserver. Cette conviction le pousse à s’impliquer activement dans des séminaires et des discussions tournant autour de la préservation de la culture amazighe. Sa passion pour la transmission des connaissances et son engagement envers la préservation de l’identité culturelle amazighe font de lui une figure emblématique dans le paysage universitaire algérien.
Le parcours de Bourayou n’est pas uniquement académique; il est également enraciné dans la valeur sociale et culturelle du patrimoine amazigh. Il a démontré comment l’éducation et la recherche peuvent interagir pour construire un avenir où la richesse culturelle est respectée et transmise aux générations futures. Son dévouement à l’enseignement et à la recherche a enrichi des vies, formé des esprits, et permis une meilleure compréhension des traditions amazighes.
En conclusion, le Professeur Abdelhamid Bourayou demeure une figure incontournable dans l’approche et l’analyse du patrimoine populaire amazigh. Son œuvre continue d’inspirer et de guider ceux qui souhaitent explorer la profondeur et la diversité de cette culture, garantissant ainsi que l’héritage des Amazighs soit reconnu et préservé pour les générations à venir.